mercredi 1 mars 2017

La nouvelle politique de l’immigration des Etats-Unis :Pragmatisme et intérêt de classe.

La nouvelle politique de l’immigration des Etats-Unis :Pragmatisme et intérêt de classe.


L’instauration d’une politique d’immigration plus austère, imposant des interdictions d’entrée (Travel ban) et accélérant la procédure de déportation correspond au pragmatisme américain et aux intérêts de la majorité « Blanche » non hispanique.

LE PRAGMATISME AMÉRICAIN

C’est un trait caractéristique de la mentalité américaine. Dans l’ensemble, c’est une valeur considérable. Le pragmatisme enseigne « d’agir » au lieu de « s’agiter ». L’accent est mis sur les actions concrètes en vue de résoudre un problème ou de prévenir les potentielles conséquences fâcheuses et désavantageuses d’une situation donnée.

La situation actuelle est globalement endolorie par l’insécurité causée par des vagues d’attentat terroriste. Le terrorisme est devenu un fléau qu’il convient d’éradiquer. Le pragmatisme américain veut que l’on combatte la terreur. D’où les guerres contre le terrorisme. D’où la nécessité de « barrer » la route aux terroristes et à tous ceux qui partagent leur conception.

Voilà ce qui explique pourquoi 47% de la population américaine approuvent et saluent avec espoir ce vif tournant de la politique d’immigration.

Toutefois, la motivation politico-sociale à l’appui de ce changement est enracinée dans le besoin impérieux de consolider les intérêts de la majorité « Blanche » non hispanique.

LES INTÉRÊTS DE CLASSE

L’intérêt de classe est incontestablement une expression de discrimination sociale. La défense de l’intérêt de classe n’a cependant rien de négatif. L’intérêt de classe pue la négativité dès lors qu’il se fonde sur la reconnaissance de privilèges exclusifs. La volonté d’une classe de s’imposer comme étant supérieure aux autres a été et est aujourd’hui encore le plus puissant ferment de désintégration sociale. Quand l’intérêt de classe rejoint les idées suprématistes, les implications peuvent être le racisme, la xénophobie (haine de l’étranger), l’intolérance (rejet systématique de la culture et des gouts de l’autre).

Il faut le préciser : la nouvelle politique d’immigration aux Etats-Unis ne défend pas des idées suprématistes mais bien évidemment les intérêts de la majorité « Blanche » non hispanique. Néanmoins, les suprématistes, majoritairement blancs, se retrouvent dans cette approche.

Sous le signe de cette nouvelle politique d’immigration, il s’agit de préserver la configuration ethnique et l’organisation sociale des Etats-Unis. La population américaine est constituée de 72% de Blancs, de 13% d’Hispaniques, de 12% d’Afro-américains et de 2% d’Asiatiques. Selon cette répartition, les immigrants européens rentrent dans la catégorie des Blancs, ceux de langue et culture latines tombent dans celle des Hispaniques, enfin les Noirs sont regroupés dans celle des Afro-américains.  

Depuis quelques décennies, l’accroissement naturel de la majorité blanche diminue. Les Blancs ont de moins en moins d’enfants que les Hispaniques, les Afro-américains et les Asiatiques. La minorité hispanique est celle qui accroît le plus rapidement. Vient ensuite la communauté asiatique. Cette évolution de la démographie américaine inquiète les Blancs. Cette nouvelle politique d’immigration vise à calmer cette inquiétude en cherchant à limiter le flux migratoire et réduire le nombre d’immigrants au sein du pays.

Toujours dans la logique du pragmatisme américain, si rien n’est fait pour freiner ou ralentir cette mutation démographique, d’ici à 30 ou 40 ans, les Blancs vont devenir minoritaires. Car, ils accusent le taux de vieillissement le plus élevé et le taux de natalité le plus faible.  

En fait, il faut remarquer que cette politique d’immigration s’accompagne d’autres mesures qui répondent au même objectif. C’est le cas par exemple de la pénalisation de l’avortement et le refus de subventionner les organismes qui soutiennent le droit des femmes à l’avortement. Parmi les pays développés, les Etats-Unis affichent l’un des taux d’avortement les plus élevés. Le taux d’avortement est plus fort dans la communauté noire, mais il n’est pas suivi d’une baisse de la natalité, contrairement à la majorité blanche.

On peut également considérer les mesures récentes quant aux homosexuels et transsexuels. L’homosexualité et la Transidentité ouvrent le débat sur des possibilités d’adoption mais non sur la procréation. En ce sens, ces pratiques contribuent à la réduction de la population blanche chez qui d’ailleurs celles-ci sont plus courantes.     







2 commentaires:

Unknown a dit…

Beau texte Magistrat.

Jasmin Du Bellay a dit…

Merci d'apprécier! Remarques et suggestions sont les bienvenues.

Avocat et Magistrat de profession.